La tension est toujours palpable à l’Assemblée nationale. Hier, le gouvernement et l'ensemble des députés de la majorité avaient quitté l'hémicycle, après une charge du député apparenté PS Serge Letchimy, qui avait fait allusion au « nazisme » du ministre de l’Intérieur Claude Guéant.

Alors que l'UMP et le PS avaient décidé de ne pas revenir sur la polémique, la séance de ce mercredi a débuté dans le calme. Mais c’est une question de Marie-Christine Dalloz, députée UMP du Jura, portant sur le volet sécurité du programme de François Hollande, qui a mis le feu aux poudres. En effet, cette interrogation était adressée à Claude Guéant qui a pris la parole sous les huées des députés socialistes. « L'application du programme de François Hollande signerait le retour de l'insécurité en France », a-t-il déclaré, pendant que des élus de l’opposition faisaient claquer leurs pupitres, tandis que d’autres lui criaient « dehors ! », pointant la sortie du doigt, rapporte Lemonde.fr.

Un « incident d'une exceptionnelle gravité »

Auparavant, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, avait ouvert la séance en revenant sur les événements de la veille. « A la suite de l'incident d'une exceptionnelle gravité survenu mardi, le bureau de l'Assemblée nationale sera réuni le 14 février afin d'examiner le trouble profond né des propos inadmissibles de notre collègue », avait-il déclaré.

Pour rappel, Serge Letchimy avait provoqué un tollé dans l'hémicycle en déclarant : « Mais vous, Monsieur Guéant vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration ». L'élu avait ensuite fait référence au « régime nazi » pour dénoncer les propos de Claude Guéant, selon lequel toutes les civilisations « ne se valent pas ».

Suite à cet incident, le bureau de l'Assemblée nationale a fait savoir qu'il se réunirait pour « décider des suites à donner au trouble profond créé par les propos inadmissibles » du député apparenté PS. Bernard Accoyer a annoncé avoir convoqué Serge Letchimy qui risque d'être sanctionné par le bureau d'une censure simple, qui entraînerait la privation pendant un mois de la moitié de son indemnité parlementaire, ou d'une censure avec exclusion temporaire.