Réactivée  le week-end dernier par un article du journaliste américain Edward Epstein puis par la biographie de DSK, écrite par Michel Taubmann, la piste du complot dans l’affaire du Sofitel visant l’ancien patron du FMI agace au plus haut point Claude Guéant. « Fantasmes », « foutaises » : c’est ainsi que le ministre de l’Intérieur réagit, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, à l’évocation de cette théorie du complot dans laquelle serait impliqué l’UMP. Dans son enquête, Edward Epstein affirme en effet que le BlackBerry de DSK a été piraté avant de disparaître mystérieusement. D’après le journaliste, le 1 4 mai dernier l’ex-patron du FMI a été informé par l’une de ses amies, documentaliste au siège de l’UMP,  que l’un de ses téléphones avait probablement été hacké et qu’ un email envoyé à sa femme avait été lu dans les locaux du parti.

« M.Strauss-Kahn n’était pas espionné par la police française! »

« Quand je lis que, sous prétexte que M. Strauss-Kahn a égaré son téléphone, on brode toute une théorie du complot, je suis interloqué… M.Strauss-Kahn n’était pas espionné par la police française! C’est scandaleux de le prétendre aujourd’hui », affirme Claude Guéant. « On n’a pas le droit de sous-entendre des choses aussi graves sur la base de faits aussi insignifiants. » Selon le ministre, « on essaie de détourner le regard sur ce qui me paraît l’essentiel dans cette histoire: y a-t-il eu des fautes pénales et civiles commises? La justice civile américaine se prononcera dans le volet civil. »
Par ailleurs, Claude Guéant exclut toute intervention de Paris auprès des autorités américaines en amont de l'arrestation de DSK à New York, le 14 mai dernier. « J’ai appris son arrestation dans la nuit et, le lendemain matin, je me suis assuré que le président de la République avait bien été informé (…) Imaginer que nous ayons pu appeler la justice américaine relève du fantasme pur et simple. »

DSK interpellé dans le Bois de Boulogne en 2006

Interrogé enfin au sujet d’une rumeur selon laquelle DSK aurait été interpellé lors d’un contrôle de routine en décembre 2006 dans le Bois de Boulogne, haut lieu de la prostitution, Claude Guéant répond : « Oui, j’ai entendu parler de cette histoire », dit-il. « Mais, il n’y a aucune procédure à ce sujet. Il n’était pas tombé dans un guet-apens de la police! Il n’était pas suivi. Ce n’est quand même pas la faute de la police s’il était là-bas ce soir-là! » Dans le camp DSK, l’un de ses avocats Me richard Malka est immédiatement monté au créneau, dénonçant une « exploitation politique » et en soulignant qu' « à l'époque, Dominique Strauss-Kahn habitait sur le Bois de Boulogne ». Il a par ailleurs assuré qu' « en quinze ans de résidence là-bas », DSK s'y « est fait contrôler à plusieurs reprises, y compris en compagnie de sa femme » Anne Sinclair.