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Enchères passionnées pour le "Baiser de l'Hôtel de Ville"

L'un des très rares tirages originaux du "Baiser de l'Hôtel de Ville" (1950) de Robert Doisneau a été l'objet d'enchères passionnées, lundi 25 avril, à Paris.

Le Monde avec AFP

Publié le 26 avril 2005 à 09h21, modifié le 26 avril 2005 à 13h11

Temps de Lecture 2 min.

L'un des très rares tirages originaux du "Baiser de l'Hôtel de Ville" (1950) de Robert Doisneau a été l'objet d'enchères passionnées, lundi 25 avril, à Paris. Cette véritable icône de la photographie, illustrant l'amour et signée du photographe, a été vendue pour un montant record de 155 000 euros (hors frais) à un Suisse, qui n'a pas tenu à se faire connaître. La maison Artcurial Briest-Poulain-Le Fur, qui organisait la vente, avait d'abord estimé cette photographie originale entre 15 000 et 20 000 euros.

Lancées à 10 000 euros, les enchères se sont immédiatement enflammées dans la salle et au téléphone, pour atteindre en moins de trois minutes 155 000 euros (184 960 euros avec les frais), record salué par une salve d'applaudissements nourris. "Cette photo appartient au siècle. La présence pendant la vente de 'l'amoureuse de l'Hôtel de Ville' a participé à l'alchimie et la magie autour des objets qui font les records", a commenté le commissaire-priseur, Hervé Poulain, soulignant l'émergence d'un vrai marché pour la photo d'art, inexistant il y a quinze ans.

NOMBREUX SONT CEUX QUI PENSENT S'Y RECONNAÎTRE

En 1950, Robert Doisneau (1912-1994) avait été sollicité par le magazine américain Life pour un reportage sur les amoureux de Paris. Alors qu'il prend un verre dans un bistrot parisien, le photographe repère un jeune et beau couple d'amoureux. Aussitôt, il propose aux deux tourtereaux, élèves du célèbre cours de théâtre Simon, de poser pour lui. Elle s'appelle Françoise Bornet, lui, Jacques Carteaud (décédé dernièrement).

Plus tard, en 1986, la photo devient mythique avec la commercialisation du poster. En 1992, il a déjà été vendu à 410 000 exemplaires, un record mondial. Tous croient qu'il s'agit d'un cliché pris sur le vif, au hasard de la rue, et nombreux sont ceux qui pensent s'y reconnaître. En mai 1992, Jean et Denise Lavergne avaient même déclaré au magazine L'Express que le "Baiser de l'Hôtel de Ville" avait été pris à leur insu. Doisneau rétablira alors la vérité en révélant qu'il s'agit d'une photo "posée". "Je n'aurais jamais osé photographier des gens comme ça. Des amoureux qui se bécotent dans la rue, ce sont rarement des couples légitimes..."  Pensant que Doisneau avait préféré laisser croire à un cliché pris sur le vif, Françoise Bornet, restée jusque-là silencieuse, se manifeste alors. Lettre au photographe, rencontre, retrouvailles. "Il n'y a aucun doute, c'est vous", s'exclamera Doisneau à leurs retrouvailles.

Et cinquante-cinq ans après la prise du cliché, l'héroïne de cette photo mythique avait donc décidé de la mettre en vente, pour financer une société de production de documentaires et aider les jeunes réalisateurs. Elle a estimé cette enchère record "inimaginable". "C'est extraordinaire. On ne s'y attendait pas beaucoup. Je suis très touchée. Pour moi, cette vente marque un nouveau départ. Je rachèterai un tirage pour ne pas oublier", a confié Mme Bornet (75 ans). Ce tirage argentique d'époque de 18 × 24,6 cm, portant au dos le cachet de Doisneau, lui avait été offert par le photographe, quelques jours après la prise de vue.

Le Monde avec AFP

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