Clémentine Sarlat, ex-présentatrice de «Stade 2», dénonce le sexisme à France Télévisions

Le groupe audiovisuel public a diligenté ce samedi une enquête interne «pour faire la lumière sur les faits évoqués» par la journaliste dans une interview à l’Equipe.

 La journaliste de 32 ans aujourd’hui, dit avoir beaucoup pleuré, pointant le harcèlement moral qu’elle a subi.
La journaliste de 32 ans aujourd’hui, dit avoir beaucoup pleuré, pointant le harcèlement moral qu’elle a subi. LP/Olivier Corsan

    Le service des sports de France Télévisions, un univers macho? Bien au-delà à en croire Clémentine Sarlat, ancien visage des chaînes publiques où elle a fait une bonne partie de sa carrière. « Au service des sports, on côtoie des gens géniaux, mais aussi des gros cons. Avec les vieux, dès que je mettais une jupe, j'avais forcément le droit à une réflexion », explique la journaliste, spécialiste de rugby, dans une interview choc à nos confrères de L'Equipe.

    C'est sa courte expérience de coprésentatrice à « Stade 2 », l'émission sportive historique du service public, durant le premier semestre 2018 qui lui a laissé le plus mauvais souvenir. Clémentine Sarlat dit s'être vite rendue compte que sa promotion n'était que « de la com ». Un alibi pour afficher une féminisation des troupes.

    « En janvier 2018, on me dit : À cause des lumières et des caméras, tu ne pourras pas être à côté de Matthieu(NDLR : Lartot, le coprésentateur). Je n'étais plus coprésentatrice. Quand j'ai demandé une augmentation, on m'a répondu : Rends-toi d'abord indispensable ! Matthieu l'a eue, normal ! », se souvient-elle.

    Ils m'avaient mise dans un bureau à part

    Dans les coulisses, la journaliste de 32 ans aujourd'hui, dit avoir beaucoup pleuré, pointant le harcèlement moral qu'elle a subi. « Personne ne me parlait. Ils m'avaient mise dans un bureau à part, loin des rédacteurs en chef. Je devais prendre mon ordi portable pour me rapprocher et comprendre de quoi on allait parler. Du coup, je n'étais pas impliquée, c'est vrai », affirme celle qui évoque « un coup de poignard dans le dos ».

    « On te discrédite en permanence en t'expliquant que tu n'es pas assez compétente, que t'es là seulement parce que t'es blonde aux yeux verts », conclut celle qui a quitté France Télévisions en octobre 2018, avant de rejoindre BeIN Sport puis TF1 pour la Coupe du monde de rugby 2019. « Ça m'a fait bizarre, tout le monde était normal », lance-t-elle.

    Suite à cette interview, la direction de France Télévisions a annoncé ce samedi avoir ouvert une enquête interne. « Conformément au principe de tolérance zéro appliqué avec rigueur dans l'entreprise, une enquête est diligentée pour faire la lumière sur les faits évoqués », a indiqué le groupe public à l'AFP.