L’appartement et la maison de Claude Guéant confisqués

Celui-ci est au centre de l’enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 2007. L’avocat de Claude Guéant s’indigne.

L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy Claude Guéant au palais de de Justice de Paris à l'ouverture du procès des primes en liquide du ministère de l'Intérieur. 
L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy Claude Guéant au palais de de Justice de Paris à l'ouverture du procès des primes en liquide du ministère de l'Intérieur.  LP/Jean-Baptiste Quentin

    Plus deux ans après la mise en examen de Claude Guéant pour «blanchiment de fraude fiscale en bande organisée» et «usage de faux», les biens immobiliers de l'ancien ministre de l'Intérieur ont été confisqués. Le 12 juin dernier, les juges d'instruction Serge Tournaire et René Grouman ont pris une ordonnance de confiscation à l'encontre de l'appartement parisien et de la résidence secondaire de l'ancien secrétaire général de l'Elysée. Ce dernier peut continuer à occuper ses biens mais ne peut les vendre.

    Les magistrats enquêtent sur des soupçons de financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Dans ce dossier gigogne qui a mis à mal une partie de la «sarkozie» sans pour autant apporter pour l'instant d'éléments probants d'un financement libyen, Claude Guéant doit s'expliquer sur l'origine d'un virement de 500 000 euros, effectué en mars 2008, provenant de Malaisie et dont les policiers ont retrouvé la trace sur ses relevés bancaires, lors d'une perquisition à son domicile.

    Un appartement de 90 m2 dans le XVIe arrondissement de Paris

    «On peut s'étonner que de telles mesures conservatoires soient prises plusieurs années après le début de l'instruction et alors que rien de nouveau ne justifie celles-ci, s'insurge Philippe Bouchez El Ghozi, l'avocat de Claude Guéant. Certains pourraient légitimement considérer que ces mesures constituent, en réalité, une forme désespérée de pression et de sanction en dehors de tout jugement dans un dossier qui patine complètement.»

    L'ancien ministre de l'Intérieur a toujours assuré que cet argent provenait de la vente de deux tableaux. Deux huiles sur bois, intitulées «Dutch three-masters in a storm» (trois mats hollandais dans la tempête) signées d'un peintre flamand, Andries Van Eertvelt. L'acheteur serait un avocat malaisien. De leur côté, les enquêteurs soupçonnent une vente fictive, un montage financier destiné à faciliter l'achat d'un appartement de 90 m2 dans le XVIe arrondissement de Paris pour un montant de 717.500 euros réglé comptant. L'ancien ministre maintient lui que la transaction était régulière. C'est précisément ce logement qui vient de faire l'objet d'une ordonnance de confiscation au même titre que la résidence secondaire de l'ex ministre de Nicolas Sarkozy située dans le Maine-et-Loire. Selon nos informations, celle-ci avait été perquisitionnée une semaine plus tôt par les policiers de l'Office anti-corruption sans qu'aucun document ne soit saisi.