La nouvelle estimation du nombre de loups en France fait polémique

Selon l’estimation provisoire de la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il y aurait 906 loups sur le territoire national, soit 15 de moins que l’an dernier.

Par Lise Lacombe pour Le Point

Le nouveau bilan de la population de loups en France est stable mais en baisse par rapport en 2022.
Le nouveau bilan de la population de loups en France est stable mais en baisse par rapport en 2022. © Lionel Le Saux / MAXPPP / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP

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Le nombre de loups présents en France est-il sous-évalué ? C'est ce qu'ont dénoncé lundi les organisations agricoles majoritaires. Chaque année, l'estimation de la population de loups dans le pays est très attendue par les éleveurs et les associations de défense de la nature.

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Selon un communiqué de la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui coordonne le plan national loup 2018-2023, « alors que la population de loups était estimée à l'issue de l'hiver 2017-2018 à 430 individus, le bilan […] pour l'hiver 2022-2023 […] établit une estimation provisoire à 906 loups, soit un chiffre stable par rapport à l'an dernier (921 loups) ». Stable mais en baisse, le nouveau bilan fait état d'un appauvrissement de la population lupine en France.

De quoi faire bondir les ONG de protection des animaux. Compte tenu de cette « baisse » de la population de loups, un collectif d'ONG, parmi lesquelles France Nature Environnement, Ferus ou le WWF, ont appelé l'État à « autoriser moins de tirs dérogatoires ».

Le loup gris est protégé dans l'Union européenne. Mais des tirs sont prévus à titre dérogatoire, en dernier recours, pour protéger les troupeaux. L'estimation de la population lupine permet de définir le nombre maximum de loups pouvant être éliminés chaque année.

Un comptage difficile

Mais, de leur côté, les organisations agricoles majoritaires dénoncent un nombre de loups « sous-évalué », s'est agacé Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie, lors d'une conférence de presse.

Le loup étant un animal sauvage vivant sur de grandes étendues, sa population ne peut pas être comptée précisément et est donc estimée sur la base d'indices (observation visuelle, empreintes, déjections…) à partir desquels l'Office français de la biodiversité (OFB) publie une fourchette d'estimation.

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Les organisations agricoles reprochent à l'Office français de la biodiversité (OFB) de s'être fondé sur un nombre d'indices « très en retrait par rapport à l'année précédente, près de 1 000 en moins », du fait de son « manque de moyens ».

La préfecture a rétorqué en indiquant que « l'analyse des données génétiques collectées cet hiver permettra à l'OFB, au cours de l'été, de procéder à une réévaluation en vue d'annoncer un chiffre stabilisé ».

Les grandes lignes du prochain plan loup (2024-2029) sont attendues à l'automne. Les éleveurs comptent obtenir un maximum de concessions dans ce dossier complexe et politiquement sensible. La FNSEA et les chambres d'agriculture demandent un assouplissement des règles pour abattre les loups s'en prenant aux troupeaux « sans plafond de destruction ».

De son côté, la Confédération paysanne a mis en garde contre un futur plan loup « pas à la hauteur » : « Pourtant, tout le monde autour de la table sait qu'aucun département ne sera épargné par la prédation à l'avenir », s'alarme le syndicat, qui appelle Matignon à « faire preuve d'ambition » pour les éleveurs et la FNSEA à cesser d'« entretenir le déni avec l'objectif “zéro attaque”, totalement démagogique et irresponsable ».

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Commentaires (6)

  • JLL

    Ce parc était peuplé de centaines de cervidés qui, comme les chèvres, broutaient la plus petite pousse d’arbres, et pendant des années ce parc était une vaste plaine, après l’introduction de loups ceux ci ont régulé le nombres de cervidés, les arbrisseaux ont donc étaient épargnés et aujourd’hui ce parc a trouvé un équilibre entre les animaux et la végétation.
    Dans ma région, les sangliers prolifèrent dévastant des cultures, les chevreuils et les biches broutent, l’introduction de loups serait une excellente idée.
    Concernant les éleveurs de moutons ces derniers savent très bien comment se prémunir des attaques de loup avec notamment des chiens patous, mais pourquoi n’en veulent-ils pas ? Serait-ce parce que l’indemnisation par nos impôts de toute brebis morte soit disant tuée par un loup est plus rentable ?

  • Alainlalanne

    Et il y a celles de parti pris comme Handicap International que je finance depuis bien longtemps, si discrète quand les russes utilisaient des armes à sous munition en Syrie et en Ukraine et qui crie très fort quand on veut en donner aux ukrainiens pour qu’ils se défendent sur leur propre territoire.

    Nous avons celles maintenant qui défendent les loups au détriment des moutons, ce n’est pas du parti pris cela ?

  • Bastogne 5

    Le loup est une calamité !

    On a vécu presqu'un siècle et demi en s'en passant et on pouvait très bien continuer ainsi : mais c'était sans compter avec les amis de la nature devant leur télé... Et les courageux en appartement (qui n'ont pas peur du loup dans leur chambre)...
    Le loup représente un réel danger et tôt ou tard il ne trouvera pas de brebis (en hiver, par exemple) et s'en prendra à un enfant ou même un homme valide, il suffit qu'ils soient assez nombreux.
    Bien sûr, le naïf de service vous expliquera qu'il a une peur atavique de l'homme, ce qui n'est pas faux, mais la faim peut être bien plus forte...
    En attendant, l'économie agricole des montagnes et des collines (ils sont maintenant à 20 KM d'Aix-en-Provence), est totalement désorganisée et cela sera de pire en pire.
    Il, faut se débarrasser du loup !