Claude Guéant. «Un vrai volontarisme chez Macron»

Par Philippe Reinhard

Claude Guéant a été directeur de la Police nationale, puis secrétaire général de l'Élysée et ministre de l'Intérieur sous le quinquennat Sarkozy. Après quelques mois de silence, il prend la plume pour délivrer son lot de révélations dans son livre, «Quelques vérités à vous dire» (éditions L'Archipel).

Claude Guéant. «Un vrai volontarisme chez Macron»
(Photo EPA)


Votre livre est-il une manière d'en finir avec la politique ou est-ce une manière de relancer votre carrière ?
C'est un livre de souvenirs. Mais je consacre aussi deux chapitres nourris à ma conception de ce qui pourrait être l'avenir de la France, à ce que pourraient être les politiques capables de lui assurer un développement plus harmonieux, plus solide et un vivre ensemble meilleur que celui d'aujourd'hui. J'ai conscience qu'à mon âge, bientôt 73 ans, je n'ai pas la prétention d'avoir un avenir politique.

Quelles sont aujourd'hui vos relations avec Nicolas Sarkozy ?
Elles sont excellentes. Nous avons déjeuné ensemble il y a dix jours, et je le revois la semaine prochaine. Maintenant qu'il est vraiment retiré de la vie politique - je ne veux pas dire qu'il est inactif -, on se voit de façon encore plus régulière qu'auparavant.

Quel jugement portez-vous sur la façon dont le gouvernement d'Édouard Philippe gère le dossier du terrorisme ?
Je regrette qu'un certain nombre de mesures qui, de mon point de vue, s'imposent pour lutter effectivement contre le terrorisme, ne figurent pas dans le projet de loi du gouvernement. La première mesure concerne la déchéance de nationalité. Beaucoup de terroristes partis faire le jihad sont des personnes qui ont deux nationalités. Je préconise depuis des années que, quand ces personnes reviennent du théâtre d'opération, elles soient déchues de la nationalité française. J'aurais, par ailleurs, souhaité voir introduire, dans le texte du gouvernement, l'interdiction des actions de prosélytisme tendant à l'extrémisme radical. L'imam de Brest, qui déclare qu'écouter de la musique rend les hommes à l'état de porc, n'a pas de place chez nous. Il a une autre nationalité, il doit partir.

Pour certains, il y aurait du Sarkozy chez Emmanuel Macron. Partagez-vous ce sentiment ?
Comme Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron est animé par un vrai volontarisme. Comme Nicolas Sarkozy, il a la préoccupation de faire ce qu'il a dit pendant sa campagne. Et il le fait. Il y a aussi des sujets sur lesquels il a été plus ambigu, comme sur l'immigration, qui demeure un sujet qui reste lancinant pour beaucoup de nos compatriotes, notamment dans les banlieues difficiles. Sur cette question, le Président ne s'est pas exprimé de manière claire. On a même cru entendre des propos dissonants entre le chef de l'État et le ministre de l'Intérieur. Mais il est vrai qu'Emmanuel Macron a de l'énergie. Je lui fais volontiers crédit d'avoir rendu à la France une place sur la scène internationale et sur la scène européenne. Une place que la France n'avait plus sous le quinquennat de François Hollande.

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