Campagne Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, s’exprime avant sa visite dans le Toulois aujourd’hui « Je sens un engagement enthousiaste »

Vosges Matin - 02 mars 2012 à 05:00 - Temps de lecture :
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Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, : « Passons les haies l’une après l’autre ». Photo Alexandre MARCHI
Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, : « Passons les haies l’une après l’autre ». Photo Alexandre MARCHI

Interview recueillie par Philippe RIVET

Des menaces viennent d’être adressées à l’encontre du président de la République, M Montebourg et sa compagne ont été agressés. Assiste-t-on à une recrudescence de la violence vis-à-vis de candidats ou de personnalités politiques en vue ?

Les campagnes donnent toujours lieu à l’expression de ce type de manifestations de la part de personnes qui utilisent les circonstances pour se livrer à des menaces. Si heureusement, les menaces proférées n’ont généralement pas de traduction concrète, elles sont néanmoins toutes prises en compte. Mais je ne note pas de recrudescence par rapport aux précédentes campagnes.

Votre déplacement ce vendredi en Meurthe-et-Moselle met l’accent sur la sécurité en milieu rural, dont on parle finalement fort peu, alors que la délinquance s’y développe, et notamment le trafic de stupéfiants. Que proposez-vous pour y faire face ?

Le milieu rural où la densité de personnes âgées est supérieure à la moyenne nationale n’est pas oublié. Ce qui requiert de la part de la gendarmerie une attention plus forte, avec des visites à domicile, en offrant aussi la possibilité de plaintes à domicile, une procédure tout à fait exceptionnelle. Je vais proposer lors de ma visite dans le Toulois, à la commune de Velaine-en-Haye de signer un protocole de participation citoyenne, que l’on appelle aussi les voisins vigilants.

Initiative qui a déjà suscité la controverse…

A tort. Je peux vous assurer que dans les villages où ce protocole a été mis en œuvre, ça fonctionne très bien.

Pas de risque de délation ?

Ce n’est pas de la délation, mais de la solidarité. Jeter un coup d’œil sur la maison de son voisin parti en vacances, être vigilant sur des allées et venues inhabituels, ce n’est ni scandaleux, ni une entorse à nos principes républicains. Il ne s’agit pas non plus de se substituer au travail des forces de l’ordre. Dans les villages où cela se pratique, cela a généré un supplément de solidarité.

L’entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy ne s’est traduite que par un très légèrement frémissement des sondages, l’écart reste important au second tour avec François Hollande. Comment peut-il encore rebondir ?

Les sondages concernant le second tour ne signifient rien aujourd’hui. Passons les haies l’une après l’autre. La campagne a vraiment démarré avec la candidature de Nicolas Sarkozy, dont personne n’imaginait qu’il n’allait pas se présenter. Cela ne va pas être facile. Je n’ignore pas que Nicolas Sarkozy n’est pas dans la même situation qu’il y a cinq ans. La présidentielle va se jouer à un écart assez faible… Désormais, nous sommes dans une perspective bipolaire, avec un programme et un projet de chaque côté.

Vrai pour François Hollande. Nicolas Sarkozy ne présente que des morceaux de programme…

Il n’est pas obligé de formuler 60 propositions. Il n’est pas dans la même position qu’en 2007. Il met l’accent sur les éléments essentiels de son projet. Prenez l’éducation : on ne retient que le travailler plus pour gagner plus alors qu’il propose une refonte fondamentale de la conception de l’école. M Hollande a beau avoir un programme, il change de position et d’avis tous les jours. Si plusieurs dirigeants européens soutiennent Nicolas Sarkozy, c’est parce que les propositions de François Hollande ne sont pas compatibles avec l’Europe. Le principal atout de Nicolas Sarkozy, c’est sa crédibilité. Autant je sens un engagement tonique et enthousiaste à droite, autant je sens pour la première fois cette semaine le doute gagner la gauche.

Vous avez déclaré que le FN n’était pas républicain. Alors, pourquoi ne pas l’interdire ?

Il n’est pas contre les institutions, il s’inscrit dans le cadre démocratique de la vie publique française. Ce sont les valeurs du Front national qui ne sont pas complètement républicaines. Par exemple, les Français sont attachés à ne pas laisser sans soins une personne malade, même si elle est en situation irrégulière.